Cela devait être une croisière de rêve durant onze jours dans les Bahamas. Elle s’est transformée en un véritable cauchemar. Retour sur un voyage catastrophe.

Patricia*, âgée de 72 ans, et une amie sont parties de Barcelone, direction Miami pour embarquer, le mardi 10 mars, à bord d’un immense paquebot. Immédiatement, elles se rendent compte que le nombre de passagers est bien en dessous de la capacité d’accueil, mais ne s’inquiètent pas.

« Aucun port ne voulait de nous »

Si le premier jour se déroule normalement, avec une escale à Nassau, capitale des Bahamas, dès le lendemain, les passagers sont informés, par une lettre déposée dans les cabines, d’une modification de l’itinéraire. Sans aucune explication. « Sur la chaîne interne, grâce au GPS, on voyait bien qu’on tournait et retournait sur nos traces « , remarque Patricia.

Les passagers sont débarqués une journée sur une petite île appartenant à la compagnie. Avant de reprendre la mer. « Durant trois jours et trois nuits, on est resté en mer. On a bien compris qu’aucun port ne voulait de nous ! Et on s’est aperçu qu’on se dirigeait vers le Mexique, ce qui n’était absolument pas prévu. On a passé une journée à Cozumel, une île mexicaine « .

Le bateau repart, errant à nouveau en mer, sans solution. « Ça commençait à devenir paniquant. Nous n’étions pas du tout informés par l’équipage. Et les communications avec ma famille étaient quasi-impossibles car les connexions coûtent beaucoup trop cher « .

Après une nouvelle escale dans l’île de la compagnie, des jours et des nuits à se poser mille questions, l’état d’angoisse est lui bien ancré : « On avait vraiment la hantise qu’on ne nous accueille nulle part. En plus, nous ne savions pas si des personnes étaient malades à bord ou pas. Et puis un soir, on trouve un papier dans notre cabine : un certificat ‘‘officiel’’ tamponné par le médecin de bord certifiant qu’il nous avait vus et que nous étions en bonne santé ! Or nous ne l’avons jamais vu, mais comme on voulait partir, on a signé cette feuille « .

Le vendredi 20 mars, les passagers débarquent à Miami. Pas le staff du paquebot qui repart en mer. Les malheureux vacanciers ne sont soumis à aucun contrôle.

« J’avais tous les symptômes »

Après des difficultés pour rentrer, les vols au départ de la Floride étant quasiment tous annulés, soulagées, Patricia et son amie finissent par rejoindre les terres catalanes.

Deux jours plus tard, Patricia tombe malade. «  Je ne me sentais pas bien. Je l’ai d’abord mis sur le compte du stress. J’ai contacté mon médecin et j’avais tous les symptômes du coronavirus : fièvre, toux, perte de goût, maux de tête et extrême fatigue. Je sentais que mon corps se battait contre la maladie « .

Après deux semaines totalement confinée chez elle, Patricia commence à peine à se relever, mais son bilan est sans équivoque : « Franchement, c’est un cauchemar « .

*Prénom d’emprunt.

Source sur l’indépendant

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