À Narbonne, le service de santé au travail abrite un centre Covid 19 depuis la fin mars. Ce premier bilan prouve toute la pertinence de la création de tels centres.  

Au centre dédié au covid 19 du Sist à Narbonne, les consultations vont en ordre décroissant. Dès l’ouverture, le 30 mars dernier, 41 patients ont été reçus la première semaine, puis 17 la deuxième, et 13 en cette troisième semaine, sans compter les personnes reçues ce jeudi. 

« Les patients ne doivent pas se présenter spontanément, ils sont envoyés soit par le médecin généraliste, soit par le 15. À l’issue de la consultation, ils peuvent selon la gravité de leur état, être orientés vers l’hôpital. Puis un suivi post consultation est assuré à J6 et J14 » explique Philippe Rolland le directeur du Sist. 

« On vient chercher les gens dans les voitures »

C’est toute une chaîne complexe qui permet à ce centre de fonctionner, avec des salariés du service de santé au travail, des secrétaires qui assurent la plate-forme téléphonique pour fixer les rendez-vous et la transmission des dossiers, un agent d’entretien chargé de la désinfection, un informaticien et deux infirmiers.  Les journées sont assurées par deux infirmiers, un médecin et un interne, tous volontaires. Le centre tourne également avec du personnel soignant issu de différents horizons, des infirmiers libéraux, une formatrice, une directrice de crèche, et des médecins généralistes de l’arrondissement. Tous revêtent un équipement complet : charlotte, combinaison, sur chaussures, gants  et masques FFP2 et 3. « Si le premier jour, nous avons reçu des équipements de l’ARS, nous n’avons pas été dotés depuis, et c’est grâce à Orano que les soignants sont protégés. La Polyclinique nous a également apporté des équipements » indique Philippe Rolland. 

Les patients, sur rendez-vous ne se présentent pas à l’entrée du SAS. Ils restent dans leur voiture, et attendent qu’un infirmier vienne les chercher. « Nous connaissons grâce aux secrétaires, l’ordre de passage et la voiture de chaque personne. Nous attendons que le patient précédent soit sorti pour aller chercher le suivant. Nous l’emmenons devant la SAS. Le patient ne touche aucune porte, c’est nous qui le faisons, et nous lui mettons un masque, et leur demandons de se laver les mains au gel hydroalcoolique, ensuite un autre infirmier remplit le dossier qu’il transmet par voie électronique au médecin qui le reçoit dans la foulée »‘ explique Anne-Sophie Tourgueneff, infirmière au Sist. 

 « Ce centre permet de décharger nos cabinets, car même si de nombreux généralistes ont aménagé des horaires pour des patients atteints, les maladies chroniques reprennent et nous aurons du mal à tout séparer. C’est vraiment mieux car ici c’est très sécurisé. Il vaut mieux que les patients soient orientés directement dans ce centre » explique pour sa part le Dr Audrey Borras, qui intervient régulièrement au centre covid. Les patients décrivent des symptômes de fièvre, de toux, d’essoufflement, de respiration difficile. Certains évoquent des syndromes méningés, des maux de tête, une perte d’odorat et des troubles digestifs. « Il faut qu’ils réagissent vite, certains attendent trop« , indique le médecin. Les patients reçus au centre covid rentrent la plupart du temps chez eux, et sont priés de se placer en confinement strict pendant 14 jours avec leur famille; une fiche de suivi est aussitôt remplie, afin qu’ils soient rappelés.

Pour les médecins généralistes, ces centres spécialisés sont une source de soulagement. Au fil du temps, ils devraient être appelés à recevoir l’ensemble des patients présentant des symptômes du covid 19, afin de ménager plus de plages horaires pour les patients atteints de pathologies classiques, car certaines personnes refusent encore de franchir le seuil des cabinets, au péril de leur santé. Un mal pour un autre…

Source sur l’indépendant

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