Pour les ostréiculteurs de la base conchylicole de Leucate, la période est très difficile. S’ils travaillent à l’entretien de leurs parcs à huîtres, les ventes sont en chute libre. La gestion des stock risque de devenir critique si le phénomène perdure. 

Sur la vingtaine de professionnels installés à la base conchylicole de Leucate, la moitié seulement sont restés ouverts en diminuant drastiquement les effectifs.  » On  a beaucoup de travail sur l’eau, on en profite pour préparer les huîtres de l’année prochaine et faire tout ce que l’on n’a pas le temps d’habitude », confie l’une des employées de la cabane de Boniface.  Beau temps, pas de vent, la météo se prête en effet au travail dans les parcs à huître. Ils ne sont plus que 5 à travailler au lieu de 8 et c’est désormais fermé le week-end.  » On a ouvert le premier week-end et on a vu personne », assure-t-elle.

 L’activité de dégustation est bien entendu suspendue dans tous les mas.  » On continue de livrer les grandes surfaces et quelques magasins pour les particuliers mais les commandes sont en baisse, on maintient la vente à emporter mais on a très peu de clients, trois au quatre par jour », reprend-elle. Des clients nouveaux, essentiellement des travailleurs de passage.  » On a des gens du bâtiment et des chantiers qui se font un casse-croûte amélioré sur la route », reprend-elle. Il faut dire que tous les restaurants du secteur comme partout ailleurs sont fermés. 

Même ressenti chez Franck Castillon, à l’Aquarium, où ils ne sont plus que deux à travailler sur sept personnes en temps normal. Chômage partiel et garde d’enfant.  » On est comme les agriculteurs, cela ne s’arrête jamais et en ce moment on plante! Il faut coller les petites huîtres », explique-t-il.  » On a le droit de vendre comme on est un commerce alimentaire, mais on ne voit que trois ou quatre clients par jour parce que l’on est loin de tout ! Avec le renforcement des contrôles depuis le week-end dernier, on voit encore moins de monde » déplore-t-il.

La période de ces vacances scolaires s’annonçait pourtant au lieu avec des huîtres de grande qualité.  » On a eu une période magnifique avec de la pluie, un coup de mer, du vent. Les huîtres aiment le mouvement » reprend-il. Mais l’huître est un organisme vivant qui continue de pousser même une fois ramassée. « On va avoir tout un stock de grosses huîtres et c’est beaucoup plus dur à vendre. On est en train d’ouvrir les poches qui étaient déjà faites pour tout ressortir, les passer au laveur et casser la dentelle pour freiner la pousse » explique le professionnel qui précise  » et pour celles sur cordes, on ne peut malheureusement rien faire »

Le président des ostréiculteurs de Leucate, David Murcia, est lui aussi inquiet.  » On va se retrouver avec des tonnes d’huîtres invendues dont le calibre va changer, ce qui risque de provoquer une forte chute des prix », soulignait-il récemment. Les ostréiculteurs vont devoir faire face à un autre problème dans les mois qui suivent : la gestion des stocks. En règle générale, les professionnels réduisent au maximum leurs quantités d’huîtres en mai et juin pour limiter la casse liée à la surmortalité des huîtres en raison de la chaleur. Là, les stocks seront au maximum. 

Source sur l’indépendant

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