

La réouverture des établissements scolaires fermés depuis le 16 mars en raison de la pandémie de coronavirus se fera de façon progressive à partir du 11 mai, a indiqué mardi le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer qui souhaite se concentrer sur les élèves les plus en difficultés.
Invité ce mardi soir du journal de 20-Heures de France 2, Jean-Michel Blanquer a précisé les modalités de reprise de la scolarité et insisté sur le fait que ces mois de mai et juin « ne seront pas des mois normaux ».
« Les élèves peut-être ne rentreront pas exactement au même moment selon leur niveau, selon leur âge », a-t-il dit, rappelant qu’Emmanuel Macron avait évoqué lundi les « crèches, écoles PUIS collèges et lycées » et soulignant que des considérations de différents types, notamment de nature territoriale, pourraient intervenir.
« Nous n’excluons pas, à ce stade, des masques pour les enfants. »
« Ce qui est très important, c’est qu’on ait un cadre national sur les modalités avec évidemment des adaptations locales », a-t-il souligné. « Le plus important, c’est qu’on ait une vision personnalisée pour chaque élève. »
Les parents auront-ils le droit de choisir d’envoyer ou non leurs enfants à l’école ? « Ça se discute, nous verrons cela au cours des deux prochaines semaines« , a répondu le ministre.
« Je suis ouvert à des formules souples mais n’oublions pas que le grand objectif, il est d’abord profondément social, c’est-à-dire que nous devons ramener à l’école des enfants qui s’en sont éloignés », a-t-il poursuivi, évoquant les quelque 5% d’élèves qui sont restés « en dehors du radar » des dispositifs d’enseignement à distance mis en place pendant le confinement.
Il a aussi déclaré réfléchir à faire tester les professeurs avant la reprise des cours. « Cela fait partie des sujets sur la table ».
Interrogé sur une réouverture des cantines et des internats, Jean-Michel Blanquer a souligné que ces sujets étaient en discussion avec les collectivités locales. « On peut peut-être avoir des solutions d’équilibre en espaçant les moments de présence à la cantine de façon à ce que les élèves soient bien distanciés« , a-t-il dit.
Quant aux sorties et voyages scolaires, le ministre a indiqué qu’ils ne seraient « normalement pas » maintenus.
Nous avons deux semaines devant nous pour travailler
« Il est évident que tout ne va pas se passer du jour au lendemain. D’abord nous avons à définir cette façon dont ça va se réaliser progressivement. C’est pourquoi nous avons deux semaines devant nous pour travailler à ça », avait-il dit dans la matinée sur les chaînes France 2 et Franceinfo.
« Dès aujourd’hui, j’ai les débuts de mes entretiens avec les organisations syndicales que j’aurai tout au long des deux prochaines semaines », a souligné pour sa part le ministre de l’Education.
« Il y a une priorité pour nous à réussir à avoir tous les élèves en difficulté mieux pris en charge qu’ils ne peuvent l’être à distance. C’est un élément majeur dans mon esprit », a poursuivi le ministre.
Jean-Michel Blanquer a aussi évoqué la possibilité de mettre en œuvre des « petits groupes » de travail.
« Il est hors de question d’avoir des classes bondées dans la situation actuelle, ça, c’est une certitude. Pour arriver à ces résultats, il est possible que l’on ait une charge horaire moins importante pour les élèves. On peut très bien imaginer des petits groupes à certains moments de la journée et la suite se passe à distance, notamment pour les élèves les plus grands », a-t-il expliqué.
Prié de dire si les élèves et enseignants disposeraient de masques le 11 mai, il a répondu : « C’est fort possible, mais ça fait partie des choses que l’on va définir au cours des deux prochaines semaines en lien avec les autorités sanitaires. »
Le ministre de l’Education nationale a par ailleurs confirmé que les épreuves du baccalauréat et du brevet seraient validées par contrôle continu cette année.