

« Le pharmacien d’un grand CHU français, correspondant du Centre de pharmacovigilance de sa région, a lancé l’alerte vendredi 27 mars auprès de médecins infectiologues et pharmaciens de son établissement. « Des cas de patients Covid-19 positifs [c’est-à-dire dont l’infection a été validée par un test] présentent, sous hydroxychloroquine associée ou non à l’azithromycine [un antibiotique], des troubles du rythme ou de la conduction cardiaque, des arrêts cardiaques dans d’autres centres hospitaliers français. » Certains de ces arrêts se révèlent « fatals » », est-il écrit dans Le Point.
Dimanche, l’ARS de Nouvelle-Aquitaine a apporté des pièces supplémentaires. « Des cas de toxicité cardiaque ont été signalés (…) suite à des prises en automédication (…) d’hydroxychloroquine face à des symptômes évocateurs du Covid-19, ayant parfois nécessité une hospitalisation en réanimation », indique l’Agence régionale de santé dans un communiqué.
« Face à ce constat, l’ARS Nouvelle-Aquitaine alerte sur les dangers de l’hydroxychloroquine qui ne doit en aucun cas être prise en automédication », selon le communiqué.
[#COVID2019] Situation au 29 mars
\ud83d\udccd Mesures de prévention et prise en charge chez les gens du voyage
\ud83d\udccd Automédication hydroxychloroquine et risque de toxicité cardiaque \u26a0\ufe0f
\ud83d\udccd 163 nouveaux cas confirmés, 558 hospitalisés, 58 décès
\ud83d\udc49 Lire le communiqué : https://t.co/R3qE7Hx2AR pic.twitter.com/yKyYL83Wst— ARS Nouvelle-Aquitaine (@ARS_NAquit) March 29, 2020
La prise de ce médicament doit faire l’objet d’une « surveillance » et d’une « prescription » médicales adaptées « pour éviter la survenue d’événements indésirables graves mais aussi des hospitalisations en réanimation qui sont actuellement précieuses », poursuit l’ARS.
Contre-indications
En France, des essais sur l’hydroxychloroquine sont menés par le controversé Pr Didier Raoult, qui s’est attiré des critiques après avoir publié deux études confirmant selon lui l’« efficacité » de ce traitement contre le coronavirus. Dans une deuxième étude portant sur 80 patients, publiée vendredi en ligne, le directeur du réputé Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille, affirme que 80% d’entre eux ont connu une « évolution favorable ».
Or nombre de scientifiques pointent les limites de ces études, car elles n’ont pas été menées selon les protocoles scientifiques standards.
Surtout, ces substances, traditionnellement utilisées contre le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde, peuvent provoquer de nombreux effets secondaires dont des troubles cardiaques et neurologiques. Et un surdosage peut être dangereux, voire mortel. Des produits fortement déconseillés « en cas de maladies cardiaques, diabète, épilepsie, maladie de Parkinson, troubles du taux sanguin de potassium ou de calcium, porphyrie (une maladie métabolique) », relève Le Point. « Ils doivent être évités pendant la grossesse. Ils sont également contre-indiqués en association avec d’autres médicaments ».