Le rideau est tombé sur une saison pour rien mais pas sans conséquences.

La FFR 13 a mis un terme à sa saison. Pas de champion, pas de descente. Saison blanche à tous les étages. Pour les cinq clubs d’Élite de la région (Carcassonne, Lézignan, Limoux pour l’Aude, Saint-Estève/XIII Catalan et Palau-del-Vidre pour les P.-O), c’est la suite qui inquiète. De nombreuses questions se posent. Avant un grand saut dans l’inconnu.

Thomas Deprade (Palau) : « Comment on repart ? »

Arrivé à la tête des Broncos pour remplacer Jean-Claude Touxagas, Thomas Deprade est l’un des trois co-présidents de Palau XIII, avec Valérie Fourriques et Nicolas Solnais : « On avait voté pour une saison blanche car on ne voulait pas exposer nos joueurs et nos dirigeants. Financièrement, on est dans le dur. Le budget de 250 000 euros aura du mal à être bouclé. Et la saison qui arrive s’annonce très compliquée. Nos partenaires sont économiquement fragilisés. Comment on repart ? Dans quelles conditions et à quel niveau ? Il faudra multiplier les petits partenaires. On est le Petit Poucet du championnat. On se pose plein de questions, il n’y a aucune visibilité. On prévoit de rencontrer les joueurs dès qu’on pourra. On travaille dès maintenant sur la prochaine saison mais sans rien savoir. On est forcément inquiet ».

Alain Fabre (Lézignan) : « La grande inconnue »

Alain Fabre est co-président depuis cinq saisons du FCL avec Christian Lapalu, Philippe Espeluque, Jacques Laguens et Richard Gelis : « C’est une sage décision de tout arrêter. Poursuivre en huis clos aurait aggravé la situation financière. Je voyais mal les joueurs repartir mi-juin après un mois et demi d’arrêt et jouer peut-être sous la canicule. Et puis, à la sortie du confinement, je ne sais pas si les gens auront la tête au rugby. Les conséquences de cette pandémie seront terribles. Le partenariat, c’est 400 000 euros. Est-ce que nos sponsors ne vont pas conserver leur argent pour relancer leur entreprise plutôt que de financer du sport. À notre niveau, c’est d’ailleurs plus du mécénat que du sponsoring. Mais le club survivra d’une manière ou d’une autre. Il y aura moins de renforts étrangers, les joueurs devront revoir leurs prétentions à la baisse. Est-ce qu’on va attaquer la prochaine saison plus tôt, en septembre ? Je suis pour. On se projette mais c’est la grande inconnue en terme de budget, d’effectif, de compétition. On s’adaptera mais ça ne sera plus comme avant ».

Francis Calmel (Carcassonne) : « Je suis pessimiste »

C’est une présidence à quatre têtes qui gère depuis deux ans Carcassonne XIII. Francis Camel, co-président avec le docteur Valéro, Joël Berger et Rémy Bertrand, ne cache pas son inquiétude : « Sur le plan sanitaire, c’est une très bonne chose que d’avoir arrêté la saison. Et la finir à huis clos n’aurait rien apporté car il n’y aurait pas eu de recettes. On a mis nos 24 joueurs sous contrat au chômage partiel jusqu’au 30 juin. Notre Papou Garry Low est confiné à Carcassonne et notre Australien Tonny Pellow a pu rentrer chez lui après avoir été confiné dans un hôtel près de l’aéroport. On honorera les contrats avec les joueurs. Sur les 800 000 euros de budget, il va manquer environ 50 000 de nos partenaires. Je m’inquiète pour la rentrée. Je suis pessimiste. Autant j’étais favorable à une reprise en septembre, autant aujourd’hui je voudrais que le calendrier reste en place avec une reprise mi-novembre car personne ne sait comment va évoluer la pandémie. La priorité, c’est la santé ».

Benoît Albert (Saint-Estève-XIII Catalan) : « Un goût d’inachevé »

Entraîneur des Babys Dracs, Benoît Albert aurait aimé que la saison se termine normalement : « Il faut respecter la décision d’arrêter la compétition même si je regrette une saison vide. J’aurais aimé que l’on fasse les phases finales mais il faut faire confiance aux spécialistes médicaux qui nous mettent en garde. Il y a un goût d’inachevé mais ce qui compte, c’est la santé. Après, les conséquences sportives, étant la réserve des Dragons, il y avait quelques joueurs qui pointaient le bout du nez pour un contrat et pourquoi pas une feuille de match en Super League. Avec l’entraîneur Steve McNamara et les présidents Guash et Caillis, on va se réunir prochainement pour savoir la suite. La Super League va reprendre tôt ou tard avec un rythme effréné et on pourra jouer notre rôle de réserve en fournissant des joueurs. Quant à la saison prochaine, vu les circonstances actuelles, ce serait peut-être mieux de reprendre en septembre ».

Laurent Moréno (Limoux) : « Est-ce qu’il existe toujouts un XIII Limouxin ? »

À la tête de Limoux XIII depuis 11 ans, Laurent Moréno est aujourd’hui abattu : « Devant l’absence totale de soutien de la famille treiziste, je ne souhaite pas réagir dans l’immédiat. Est-ce qu’il existe toujours un XIII Limouxin ? » (lire aussi ici).

Source sur l’indépendant

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici