

Jacques Domergue, chirurgien et ex-député UMP de Montpellier, veut en finir avec le terme de déconfinement synonyme de retour à une vie normale.
Vous estimez qu’il ne faut pas employer le terme de déconfinement, pourquoi ?
Le terme est impropre et surtout il est dangereux. Il pourrait laisser penser que c’est la fin de l’épidémie, que l’on peut sortir. Le terme de déconfinement pourra être employé le jour où l’on aura retrouvé une vie normale, celle d’avant le virus. Tout le monde s’accorde à dire que ce sera long, ce n’est pas pour tout de suite.
Que préconisez-vous alors ?
Il faut passer d’un confinement aujourd’hui collectif où tout le monde, sauf ceux qui sont indispensables à la lutte contre le Covid, peut sortir, à un confinement sélectif. La question qu’il convient de se poser, c’est comment extraire les actifs et comment relancer progressivement la machine.
Ce n’est pas ce qui est en train de se produire…
Il va bien falloir pourtant, car si on continue à ce rythme, il y aura davantage de morts liées à la crise économique et sociale que celles liées à la crise sanitaire.
Mais vous pensez que l’on peut remettre en route l’économie ?
Immédiatement, peut-être pas. Mais le confinement sélectif doit se faire avec des règles sanitaires strictes. On sort, on travaille puis on se confine à nouveau. Cela se fait au gré de la situation épidémique. L’objectif du confinement collectif était de ne pas saturer les hôpitaux. C’est le cas à Montpellier et dans la région. Le confinement sélectif peut se faire sur demande des villes, des départements, des régions en lien avec l’ARS. Au regard de notre situation, on pourrait assez rapidement y prétendre. Il faut être capable de regarder les pays qui ont réussi et les imiter, comme Hong Kong où il n’y a eu que sept morts mais où tout le monde est masqué.
Qui doit-on fait sortir selon votre hypothèse ?
Il faut tester les anticorps, faire sortir ceux qui en ont mais pour cela, il faut être capable de tester.
Pour obtenir une immunité collective ?
C’est une théorie, il faut s’en méfier. Il faut relancer la machine à partir des territoires et Montpellier peut bien sûr revendiquer ce statut.