Avec la zone internationale Saint Charles d’où partent des camions de fruits et légumes vers toute l’Europe, l’économie du département est fortement dépendante du transport routier. Qui se grippe progressivement.

De l’avis même d’un professionnel du transport, la situation de la zone Saint Charles à Perpignan n’est pas réjouissante. « L‘approvisionnement en marchandise périssable ne se fait pas sans difficultés du fait de la demande importante de la grande distribution qui a nécessité un rythme soutenu digne des veilles de fêtes de fin d’année, explique ce professionnel. Aujourd’hui la cadence commence à s’essouffler, la population plus confinée sort moins et se tourne davantage vers des produits de longue conservation. Les agriculteurs produisant en grandes quantités se retrouvent également fortement pénalisés ne pouvant écouler la production majoritairement commandée par la grande distribution. »

La plateforme s’est organisée en conséquence, en instituant des équipes tournantes pour éviter la proximité avec parfois des effectifs réduits de moitié pour cause de confinement des salariés. Du côté des manutentionnaires c’est environ 30% d’absence qui est signalée, mais pour ce qui est des chauffeurs, à ce jour ils sont 90% à  poursuivre leur travail.

« À la suite du coup de gueule de la filière, poursuit le professionnel, et le soutien des fédérations de transport, le gouvernement a tout de même réagi et les collègues peuvent enfin trouver des stations-service ouvertes. Les autorisations  de rouler le week-end sont aussi en place jusqu’au 20 avril. »  Mais il reste des problèmes pour les chauffeurs, qui rencontrent toujours des difficultés concernant les insalubrités sur les lieux de déchargements de certaines grandes enseignes non équipées de protections aux contacts.  À ce jour, l’ensemble des aires de services et des aires de repos sur l’A9 est opérationnel. Le site de Vinci autoroutes, actualisé en temps réel, donne toutes ces informations.

La difficulté est aussi pour la profession de gérer l’équilibre des flux aller et retour. Si les camions peuvent partir vers Paris chargés en fruits et légumes, pour le retour c’est de plus en plus souvent un trajet à vide. « Certaines industries sont fermées pour cause de confinement, explique encore le responsable. Alors, il n’y a pas de marchandises pour remplir les camions dans le sens nord sud. C’est un manque à gagner, et quand on connaît les marges bénéficiaires des plus faibles dans le monde du transport, il va arriver à un moment où cela ne sera plus possible économiquement d’assurer les transports. »

Source sur l’indépendant

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