Le nombre de patients Covid-19 et de cas en réanimation ne cesse de croître à l’hôpital de Perpignan. La semaine s’annonce très lourde. Mais, « l’hôpital n’est pas à saturation et démontre une capacité d’adaptation monstrueuse », assure Hugues Aumaître, chef du service des maladies infectieuses et tropicales.

« L’activité ne cesse de monter. On se prépare à une grosse semaine. La prise en charge monte en puissance à l’image de la montée en puissance de l’épidémie sur toute la France », Hugues Aumaître dresse, ce lundi 30 mars, le portrait d’un hôpital perpignanais debout face à la tempête. « Il faut bien comprendre que Perpignan et le département suivent la même dynamique de l’épidémie que le reste du pays, mais qu’ici les valeurs absolues seront fortes parce que le cluster perpignanais a développé tôt la contamination », poursuit le chef du service des maladies infectieuses et tropicales. « Nous partons de plus haut que beaucoup d’autres territoires. Mais, Perpignan n’est pas Paris en nombre d’habitants, et donc en nombre de cas potentiels ». 

Ce lundi 20 mars à midi, 128 malades Covid-19 étaient hospitalisés, 33 en réanimation. 11 patients sont décédés depuis le début de l’épidémie. 50 hospitalisés ont retrouvé leur domicile. Des chiffres en évolution constante. « L’établissement n’est pas à saturation. Le nombre de lits dédiés ou en réanimation augmente, mais nous ne sommes pas à saturation », poursuit Hugues Aumaître. L’hôpital assure que 300 lits sont dédiés au Covid-19 et 73 en réanimation.

L’hôpital de Perpignan est force de solution dans la tourmente

« Je le dis et le répète, l’hôpital de Perpignan démontre une capacité d’adaptation monstrueuse. La direction comme les chefs de service sacrifient leurs services pour prendre en charge le Covid-19. Les soignants, les administratifs s’adaptent, se mobilisent. L’hôpital de Perpignan est force de solution dans la tourmente. On relèvera ce défi en continuant d’offrir une médecine de qualité »,  ajoute le médecin.

« On a anticipé le pic d’activité en mettant des équipes en repos pour qu’elles soient mobilisées au pic de la crise et puissent en soulager d’autres. Les effectifs du laboratoire, des radios, des urgences ont été densifiés. La grande détresse matérielle des hôpitaux dure depuis longtemps, elle n’est pas nouvelle, elle est d’autant plus mise en avant par cette crise sanitaire, mais, dans ce contexte, il faut tirer son chapeau à la direction de l’hôpital ici ».

Bien sûr, le personnel soignant, sur le pont 24h/24, n’est pas épargné par l’épidémie. « L’évolution de l’épidémie au niveau du personnel soignant est à mettre en parallèle avec la société. Il y a des cas positifs, mais cela reste, pour le moment raisonnable. On est très vigilants, surtout pour les plus jeunes qui sont moins habitués aux procédures. »

Signe de la montée en puissance de l’épidémie, la prise en charge dans les trois centres Covid-19 de la ville s’intensifie aussi. Quasiment près de 900 consultations en une semaine et « depuis la fin de semaine dernière,  le taux de transformation des consultations en hospitalisation augmente », conclut Hugues Aumaître. La vague s’annonce.

Plus de 900 patients aux 3 centres Covid-19 de Perpignan

En une dizaine de jours d’activité, les trois centres Covid-19 de Perpignan ont traité plus de 1600 appels et consulté près de 900 patients. Un signe de plus du cluster perpignanais. « L’activité est soutenue, mais on peut encore monter en puissance. On reste armé avec des ressources supplémentaires s’il le faut », décrypte le docteur Sylvain Pavageau. « Le pic d’activité a été atteint lundi dernier avec 109 consultations au centre Foch. Et nous ne sommes pas encore au pic de l’épidémie. Ces centres remplissent leurs objectifs, délester le 15 et donner des réponses les plus rapides possibles aux patients. Nous sommes en liaison étroite avec les infirmiers et les médecins de ville. On assure avec eux le suivi des malades à domicile. Leur rôle est essentiel. Ils connaissent les patients, le quartier et nous devons restons très vigilants en cas d’aggravation des malades », poursuit le médecin. Un constat encore plus marqué chez la communauté gitane très touchée.

Des patients de tous âges, affichant toutes sortes de risques sont pris en charge rue Zamenhoff, collège Jean-Moulin et avenue Joffre. « Entre 2 et 6 consultations quotidiennes aboutissent à des hospitalisations », conclut Sylvain Pavageau.

Source sur l’indépendant

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici