Ce vendredi 3 avril, l’université de Perpignan a annoncé que les examens de fin de semestre seront maintenus et devront être terminés au 30 juin pour tous les étudiants, mais ils se dérouleront en ligne. Explications avec Xavier Py, le président de l’UPVD. 

Pourquoi avoir choisi le maintien des examens ? 

Il était hors de question de supprimer les examens. L’objectif est de terminer l’année universitaire dans les temps. Pour un étudiant qui serait en première année de licence et qui continuerait en deuxième année, on aurait pu imaginer que les épreuves glissent vers le mois de septembre. Mais pour tous ceux qui sont en fin de cycle et qui ambitionnent de passer au suivant, de la licence trois au master par exemple, c’était impossible. Il faut assurer aux étudiants un vrai diplôme avec de réelles notes et épreuves.

La solution numérique est donc évidente ?

Au niveau des universités, nous sommes un site pilote sur le numérique depuis déjà sept ou huit ans. Nous avons donc un site dédié, Platinium, et des ingénieurs pédagogiques qui sont mobilisés depuis les premières annonces de confinement du gouvernement pour permettre aux étudiants de suivre les cours en ligne. Ils ont déjà leurs enseignements sur la plateforme commune et ils peuvent également rendre des travaux. 

Est-il possible de lutter contre la triche avec des épreuves en ligne ? 

Nous faisons l’acquisition de logiciels spécifiques. Au début de l’examen, le candidat devra se prendre en photo avec sa carte d’identité. Tout au long de l’épreuve, le système prendra d’autres clichés de l’étudiant, de manière totalement aléatoire. Cet outil bloque toute autre activité sur l’ordinateur. Nous sommes aussi équipés de logiciels anti-plagiat qui analysent les copies. On parle de systèmes solides, même si rien n’est infaillible, qui coûtent 40 000 euros. 

Qu’en est-il pour les étudiants qui ne possèdent pas d’équipement informatique ? 

Nous avons acheté 50 ordinateurs et la région Occitanie va nous en livrer 92. Nous avons également fait l’acquisition de clefs 4G et nous proposons de payer le forfait internet de ceux qui n’en auraient pas les moyens. En moyenne, 15 à 20% des universitaires sont concernés par cette fracture numérique. Nous faisons livrer les équipements directement chez les étudiants, qui ne dépensent pas un euro. Vu les circonstances, on ne regarde pas à la dépense. 

Comment appréhendez-vous cette situation inédite ? 

À l’annonce du confinement, il restait aux étudiants environ quatre semaines de cours avant d’enchaîner sur les vacances et les examens. Si cette même crise s’était déclenchée en février ou en octobre, tout aurait été bien plus problématique. Nous avons mis en place un accompagnement psychologique pour la communauté universitaire. Des sessions sportives et culturelles en ligne sont aussi assurées par des membres du personnel. On essaie de garder le lien.

Source sur l’indépendant

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