Deux enseignantes volontaires auprès des enfants de soignants racontent leur nouveau quotidien.

Elles sont enseignantes et en cette période de confinement généralisé, elles ont décidé de poursuivre leur mission sur le terrain dans les écoles. Auprès des enfants du personnel soignant, précisément, dans des établissements scolaires réservés. À Narbonne, c’est au sein de la maternelle Jules-Ferry et du cours élémentaire Françoise-de-Cezelli qu’elles œuvrent.

Par le biais du syndicat SE-Unsa 11, et de sa secrétaire départementale Anne Marty, nous avons pu entrer en contact avec deux enseignantes en maternelle à Narbonne qui, dès le début de la crise du coronavirus, se sont portées volontaires pour faire la classe aux enfants des soignants. Si elles souhaitent rester dans l’anonymat, elles ont accepté de nous raconter leur nouveau quotidien :  « Pour assurer la continuité pédagogique, nous gérons la classe comme à l’accoutumée. Avec les mêmes activités, les chants, la récréation, la pause méridienne, les mêmes horaires… On essaie vraiment de reproduire la journée d’école habituelle. »

Avec les enfants, on oublie l’angoisse de la pandémie

Il y a 22 enfants de soignants inscrits à la maternelle Jules-Ferry actuellement, dont 15 fréquentent la classe assidûment. Et sur ces 15, six sont là tous les jours. « C’est très difficile d’enseigner avec un masque, mais on a des gants et on se lave souvent les mains. Les enfants aussi d’ailleurs », précisent-elles.

« Avec les petits, c’est vrai qu’on oublie l’angoisse de la pandémie, il y a les jeux, les rires… », relèvent les deux femmes. Une anecdote : « Cette semaine, par exemple, les enfants ont tenté d’emprisonner le virus. Parce que ce sont des enfants de soignants, ils en entendent forcément parler à la maison… »

Même si leur métier les passionne et qu’elles se sont portées volontaires, les deux enseignantes sont fatiguées. Aussi, les vacances de printemps qui débutent le 4 avril arrivent à point nommé. « On est très fatigués alors qu’on a moins d’enfants à gérer… » Il faut savoir que le soir, elles préparent, en parallèle les cours pour leurs classes habituelles. Donc, les journées sont longues…

« Enormément de volontaires »

La secrétaire départementale SE-Unsa 11 l’assure : « Il y a eu énormément de volontaires dans l’Education nationale dès le début de la crise pour gérer ces classes d’enfants du personnel soignant. Je salue cette mobilisation, comme celle de tous ceux qui sont au front », note Anne Marty. Dans l’Education nationale, tous les personnels sont au travail.

Quand ce n’est pas dans ces classes réservées aux enfants des soignants, cela se passe par télétravail. Dans le second degré, certains professeurs réalisent leurs cours par visioconférence, d’autres utilisent les mails, la vidéo, le téléphone. « C’est cinq fois plus long d’échafauder nos cours de la sorte… », témoigne Sandrine Sirvent, professeur au collège Jules-Ferry à Narbonne en section Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté), secrétaire SE-Unsa 11, second degré.

« Naturellement, ce fonctionnement forcé creuse encore un peu plus le fossé entre les élèves, selon leur niveau social. Certaines familles n’ont pas d’ordinateur… Il faut d’ailleurs dire que le Département de l’Aude a récemment adressé 15 ordinateurs au collège Ferry. Personnellement depuis le début de la crise, en Segpa, je touche un tiers des élèves », ajoute Sandrine Sirvent. « Parfois, c’est beaucoup plus, et tant mieux », souligne Anne Marty. « La situation s’améliore de semaine en semaine. Encore une fois, il y a un énorme investissement des enseignants. » 

SE-Unsa 11 fera un don au PEP 11 pour l’achat d’ordinateurs destinés aux élèves, reversera une partie de ses cotisations à l’association Solidarité laïque et fera profiter ses adhérents de l’appli Zoom (visio).

Source sur l’indépendant

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