Sur les 12 000 agences immobilières du réseau national FNAIM, 3 000 pourraient disparaître avec la crise. En région, le ratio semble le même, les transactions représentant 70 % de leur activité. Dans les seules Pyrénées-Orientales, le président départemental évoque déjà « plusieurs dizaines ».

Agents immobiliers et notaires, même galère. Depuis un mois, ces deux professions à destins liés encaissent une baisse d’activité, et de chiffre, d’« au moins 80 % », estiment les notaires, « 90 % ! », rectifient les agents immobiliers. « On a rentré quelques dossiers juste après le début du confinement mais depuis avril, nous n’avons plus aucun nouveau dossier », témoigne Hervé Philippe, président de la Chambre des notaires des Pyrénées-Orientales. « L’arrêt brutal du marché de l’immobilier qui représente plus de 60 % de notre activité, impacte énormément la situation des études, poursuit-il. Les conséquences économiques peuvent être très importantes ». 114 notaires catalans travaillent dans 53 études qui emploient un total d’environ 500 personnes. Lesquelles sont incapables de prédire leur avenir : « Il faudrait une boule de cristal pour savoir ce qui va advenir, grimace Hervé Philippe. D’autant que des banques ont remonté légèrement leur taux de crédit (+ 0,25 % à + 0,50 % – NDLR), si ça devait continuer, une frange de la clientèle ne pourrait plus acheter ». C’est ce qui provoque une inquiétude supplémentaire chez les agents immobiliers, qui en nourrissaient déjà beaucoup.

C’est un arrêt net, un stop complet

« Dans l’Hérault, aujourd’hui, c’est un arrêt net, un stop complet ». Norbert Bachevalier préside la FNAIM 34 (260 agences, 1 650 emplois) et il se désole : « On est à peine à 10 % de signatures d’actes de vente, c’est très grave et c’est encore aggravé par les blocages administratifs à cause des fermetures de plusieurs services. Et après, ce sera l’embouteillage administratif pendant des mois. À la fin de l’année, croyez-moi, on comptera les fermetures d’agences ! On n’est même pas autorisé à faire visiter, on fait des vidéos mais les clients n’achètent pas sur vidéo. Comment ne pas être inquiet ? ». Ce professionnel prédit au passage une baisse des prix de l’immobilier « entre 4 % et 5 % dans certains secteurs mais la demande sera toujours là ».

Dans les P.-O., nos agences font 200-300 000 euros par an, elles vont perdre un trimestre…

Le président de la FNAIM 66 (140 agences, un millier d’emplois) parle, lui, d’un « tassement des prix à la sortie du confinement » et d’une crise qui menace clairement les structures catalanes. « Les transactions c’est 70 % de notre activité et comme on vit un gel des transactions, nos trésoreries sont très fortement impactées, dit Frédéric Malquier. Là, on est sur les stocks de compromis de janvier, février et un peu du début mars mais ils ne seront pas renouvelés puisqu’il n’y a plus de visite. Dans les P.-O., nos agences font 200-300 000 euros par an, elles vont perdre un trimestre, 80 à 100 000 euros ». Et ce ne sont pas les locations saisonnières qui apporteront un rayon de soleil : « On a des demandes d’annulation sur toutes les réservations ». Il est vrai que des vacances sans plage ni restaurant ni bar… font moins rêver.

Source sur l’indépendant

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