

Maire de Vivès depuis 43 ans et réélu au premier tour le 15 mars dernier, Jacques Arnaudiès préfère rester retranché même après le 11 mai.
Jacques Arnaudiès, dit « Jacky » depuis sa première élection en 1965 au conseil municipal de Vivès a donc opté pour une vie sans contact. Si ce n’est par téléphone. « La santé c’est la vie, elle passe avant l’économie, avant tout », brandit l’édile qui s’est retiré chez lui juste après avoir été à nouveau plébiscité par ses concitoyens, le 15 mars dernier. « Il faut se mettre à la raison. S’il m’arrive de prendre la voiture pour faire le tour du village afin de m’assurer qu’il n’y a pas de problème, je le fais seul et je rentre vite », témoigne l’élu âgé de 80 ans. Sagesse et expérience, sourit-il, vont ainsi l’inciter à garder la maison tant que nécessaire. « Je ne plaisante pas avec la maladie. On n’a aucun habitant contaminé à Vivès, pas le moindre souci, les uns respectent les autres, on va continuer comme ça », assure-t-il prenant une bouffée de souvenirs. L’après-guerre de 39/45, l’Algérie…
« On ne mangeait pas des pizzas tous les jours. Maintenant les jeunes générations se croient en guerre mais il leur serait impossible de revenir en ce temps-là où pour avoir un morceau de pain il nous fallait apporter la farine au boulanger », revoit-il en comparant l’époque d’alors au « désastre sanitaire actuel. L’énorme différence aussi aujourd’hui c’est qu’en restant chacun chez soi, on sauve sa vie et celle des autres ».
Et à Vivès, où il suffit de sortir sur le pas de la porte pour respirer l’air de la forêt, certainement plus qu’ailleurs. Jacky Arnaudiès s’en contentera.