Les bouquets multicolores n’égayent plus les devantures.

Après avoir jeté toutes leurs fleurs coupées et offert l’ensemble de leurs bouquets composés au personnel soignant de Médipôle, Laure Taillefer et Éric Osio ont quitté leurs tabliers de fleuristes et remisé leurs outils.

Installés le 30 janvier dernier au Mas Guérido, c’est avec ardeur qu’ils avaient commencé à travailler, assistés de deux salariés et l’affaire démarrait bien avec en perspective l’arrivée de la belle saison et des cérémonies fleuries qui l’accompagnent.

Depuis le 15 mars et la fermeture de leur boutique, seuls l’entretien et l’arrosage des quelques plantes vertes échappées au rebut, occupent leur activité réduite au strict minimum.

« Nous estimons notre perte entre 5000 et 7000 €, déplore Éric, et nous ne savons pas quand nous pourrons recommencer à travailler. Malgré tout, la franchise Carrément fleurs nous accompagne bien et nous informe sur la situation de la filière.

La production en Hollande d’où proviennent nos fleurs est réduite à 30 % avec la moitié jetée. Le secteur est actuellement totalement sinistré« .

Une flambée des prix prévisible

Leurs deux salariés au chômage partiel, sans produit et sans commande, l’avenir est incertain pour Laure et Éric qui n’ont aucune idée de la façon dont la reprise va s’effectuer après l’épidémie, dans une économie bouleversée à tous niveaux. Néanmoins, l’espérance et la volonté de repartir les animent « Nous allons nous adapter. Ce sera difficile car nous avons les financements et les investissements à rembourser, mais nous comptons sur les mesures décrétées par l’État pour aider les entreprises en termes de salaires, charges et de crédits sur la trésorerie. Mais le commerce ne va pas redémarrer d’un seul coup. Nous n’aurons pas de suite un stock énorme de fleurs. Les plantes ne poussent pas en 24 h, même en serre, et chaque espèce est différente. Il y aura un impact certain sur leurs prix d’achat qui va exploser. Allons-nous pouvoir conserver nos anciens tarifs ? Nous verrons, mais l’essentiel est que nous soyons tous présents et en bonne santé lors de la reprise « .

Les deux fleuristes, avides de reprendre leur activité pour gagner leur vie, partagent le même avis sur le commerce en général : « Les mentalités et les habitudes d’achat vont certainement évoluer chez les distributeurs et les consommateurs à la sortie de cette crise, pensent-ils. Les achats vont se tourner peut-être plus volontiers sur les produits de proximité et le national sera privilégié« .

Source sur l’indépendant

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