Après « l’agribashing », « l’agridôlatrie » pour ces producteurs locaux de la plaine du Roussillon.

L’appel récent à consommer français est en passe de redonner des couleurs à la filière maraîchère malmenée ces derniers temps.

Pour Jean-Marie Roger, exploitant et président de la coopérative plaine du Roussillon qui commercialise entre autres pour 6 grosses exploitations pézillanaises : « Cela a rendu le marché très actif. La grande distribution joue le jeu. On essaie aussi d’être solidaire, en aidant ceux qui en ont besoin« . De fait, sa coopérative a fait des dons de marchandises aux Centres communaux d’action sociale de Pézilla-la-Rivière et du Soler. D’autres producteurs contactés, comme les frères Jacques et Pascal Basset, David Billes, Claude Fabre, Jacques Marquez ou Gérard Ribera sont en intersaison et préparent activement les campagnes des prochaines semaines. L’état d’esprit a changé : « Après une période d’agribashing, la profession est reconsidérée. Ça fait du bien au moral« , confie Joël Billes producteur de plusieurs variétés de tomates en lutte intégrée et commercialisant sa marque auprès des demi-grossistes et du marché de production.

Pour Jean-Marc Pujol, exploitant depuis une vingtaine d’années, la campagne de fraises garriguettes bat son plein depuis la mi-février. Il en produit 200 à 250 tonnes par an et fournit les détaillants sur le marché de production Saint-Charles de Perpignan ou à une coopérative : « On a eu peur la première semaine du confinement. Les fraises partaient sans prix figé. Maintenant tout le monde en cherche, et le week-end j’en manque« . Il emploie cinq saisonniers pour la récolte, une équipe qu’il connaît bien, et résume une situation globale : « Le marché de la main-d’œuvre était déjà un peu tendu. Mais je n’ai pas eu de problèmes particuliers pour en trouver sur le village« , complétant par l’aspect sanitaire : « À la cueillette, il y a un éloignement naturel des ouvriers« .

Encore prudents et sans préfigurer de la campagne à venir, les maraîchers sont prêts et retrouvent goût à leur métier. Après l’agribashing, c’est l’agridôlatrie pour les produits locaux qui semble se propager dans le pays. Ils espèrent que ça continuera dans l’après !

Source sur l’indépendant

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