« À partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées. C’est pour moi une priorité, car la situation actuelle creuse des inégalités (…) Trop d’enfants, notamment dans les quartiers populaires ou dans nos campagnes, sont privés d’école, sans avoir accès au numérique, et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents. » Dans son allocution du 13 avril 2020, le président de la République Emmanuel Macron a appuyé sa conviction de faire reprendre le chemin de l’école à 12 millions de petits Français. Dans le paysage de la communauté éducative des Pyrénées-Orientales, ce choix est aussi amer et incompréhensible pour les syndicats et les parents d’élèves qu’il n’est assumé et adapté à la situation sanitaire pour le rectorat de Montpellier. 

La rentrée scolaire du 11 mai sera-t-elle marquée d’une croix blanche dans les agendas des écoliers des Pyrénées-Orientales ? Fermés depuis le 16 mars dernier en raison de la pandémie de Covid-19, les établissements scolaires tels que les crèches, les écoles, les collèges et les lycées reprendraient le cours normal de l’éducation de nos chères têtes blondes.

« Il est évident que tout ne va pas se passer du jour au lendemain (…) C’est pourquoi nous avons deux semaines devant nous pour travailler à ça », signifie le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, au lendemain de l’annonce du chef de l’Etat. « Nous sommes dans l’anticipation et la construction partagées avec les acteurs de l’enseignement dans un souci de sécurité sanitaire et de justice sociale », assure Sophie Béjean, rectrice de l’académie de Montpellier. « C’est assez contradictoire, ces établissements étaient les premiers à fermer, mais sont les premiers à rouvrir alors que les établissements publics restent fermés », contrecarre Rémy Landri, président de la FCPE 66. Comment l’éducation post-confinement revoit-elle sa copie ? 

Groupes restreints, horaires adaptés

« Nous n’allons pas reprendre comme cela était avant, martèle Sophie Béjean. Il faut construire un processus, une progressivité fondée sur l’intérêt général. » Ainsi, un travail va être fait avec les collectivités locales « pour la mise à disposition de savon, de gel hydroalcoolique, de masques et pour le nettoyage des classes. » « Tant que nous n’avons pas d’ordonnances gouvernementales, il est difficile de caler l’organisation, reconnaît le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol. Mais nous sommes prêts, nous avons gardé des classes ouvertes pour accueillir les enfants des personnels soignants. »

En parallèle, « alors que des ordinateurs et des tablettes vont être distribués et du soutien assuré pour les élèves fragiles », le rectorat va s’entretenir aussi avec les chefs d’établissements et les professeurs « pour accueillir des groupes restreints ou fonctionner en horaires adaptés. » « Va-t-on devoir refaire tous les emplois du temps ? », se questionne Marc Moliner, cosecrétaire départemental du SNES-FSU. Il constate acerbe « que plus d’interrogations que de réponses ont été données. » 

Le ministre de l’Education nationale a par ailleurs confirmé que les épreuves du baccalauréat et du brevet seraient validées par contrôle continu cette année. Et les cours ne reprendront pas « physiquement » pour les étudiants de l’enseignement supérieur « jusqu’à l’été. » C’est pourquoi, « nous avons demandé de faire les examens à distance en tout ou partie avec des outils pour évaluer », précise Xavier Py, président de la faculté de Perpignan. Et pour la rentrée 2020-2021, nous étions déjà passés aux inscriptions dématérialisées. » 

Retrouvez l’intégralité du dossier concernant la réouverture des classes le 11 mai dans les Pyrénées-Orientales avec de nombreuses réactions de la communauté éducative dans l’édition du mercredi 15 avril 2020 et sur notre site internet.

Source sur l’indépendant

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