
Plusieurs prototypes ont déjà été livrés au service réanimation de l’hôpital de Perpignan.
De l’Italie à la France, un concept d’assistance respiratoire aux malades atteints du Covid-19 a franchi les Alpes. Et se retrouve aujourd’hui concrétisé dans l’atelier d’un professeur de sciences de l’ingénieur du lycée Charles Renouvier de Prades. Comme beaucoup, Nuno De Matos s’est intéressé au détournement du masque de plongée Easybreath de Decathlon pendant cette crise sanitaire. D’autant qu’il y a deux ans, il avait travaillé sur ce même produit avec des élèves pour y adapter un audio guide et réalisé des essais à la réserve marine de Cerbère.

Récemment et tout naturellement, l’attention de cet habitant d’Eus s’est portée sur la réalisation des valves imprimées en 3D, prénommées Charlotte et Dave, devenues des composants essentiels pour relier le masque en question aux respirateurs médicaux des établissements de santé. Une idée qui a germé en Lombardie entre un ancien médecin, Renato Favero, et la start-up Isinnova à l’origine de la publication de ce projet sur son site internet, gratuitement et en plusieurs langues. Nuno De Matos s’en est saisi et a pris contact avec le service réanimation de l’hôpital de Perpignan. « Dans l’optique de la vague de patients Covid, j’ai sauté sur l’occasion », souligne le chef de service, le Dr Olivier Barbot.
Un patient à Perpignan « a bien toléré » le dispositif
Après « pas mal de tests » et « les réglages nécessaires », en 24 heures et avec l’aide d’une imprimante 3D gracieusement prêtée par le lycée de Prades, cette innovation technologique voit le jour en Conflent. « Une pièce, composée en plastique d’origine végétale et biodégradable, le PLA, se réalise en six heures, précise le professeur. J’ai livré deux prototypes ce lundi au centre hospitalier. Pour que les soignants ne se sentent pas seuls pour combattre ce virus. »

Le Dr Barbot voit un intérêt dans cet équipement de fortune : « Il évite la ventilation invasive avec un tuyau passant par la trachée du patient endormi. » « Sans validation d’un point de vue biomédical, nous avons fait des essais sur nous. Puis tout a été placé sur un patient qui l’a bien toléré », relate le médecin. Deux adaptateurs de plus, avec des modifications suggérées, ont été réclamés à Nuno De Matos. Enfin, également sollicité dans cette démarche, Guillaume François, directeur de Decathlon Perpignan, assure que l’enseigne est là « pour répondre aux besoins et aux demandes du corps médical et accompagner les initiatives locales. »