Selon une enquête menée par la chambre de commerce et d’industrie des Pyrénées-Orientales auprès de plus de 8 000 professionnels, seulement 5 % des entreprises du département ont pu maintenir une activité normale face à l’épidémie du Covid-19. 

La crise sanitaire du Coronavirus n’a pas fini de marquer durablement le paysage économique, et ce n’est pas les résultats d’une large consultation de la chambre de commerce et d’industrie des Pyrénées-Orientales auprès des chefs d’entreprise qui permettront de penser le contraire. 

Ainsi, l’établissement consulaire, qui a mis en place une cellule de crise avec 16 conseillers mobilisés quotidiennement depuis le début du confinement, révèle que 73 % des entreprises interrogées ont arrêté leur activité, quand seulement 5 % arrivent à la maintenir de manière normale et 22 % de façon partielle. On retrouve dans cette enquête les secteurs traditionnels de l’économie locale avec en première ligne les commerces (33 %), le tourisme et la restauration (28 %), les services (24 %) et dans une moindre mesure l’industrie (8 %) et le BTP (7 %). 

Si la majorité des entrepreneurs, trois sur cinq, déclare avoir un niveau satisfaisant d’information concernant les mesures mises en place par l’Etat pour soutenir les forces économiques, toujours est-il que l’inquiétude est grande à la fois pour ce qui est de leur avenir immédiat et sur le plus long terme, alors que la moitié a dû se résoudre à recourir au chômage partiel. 

Plus de 8 entrepreneurs sur 10 inquiets pour sa trésorerie

Principal motif d’angoisse : les tensions de trésorerie. 83 % craignent de se retrouver dans cette situation avec le prolongement du confinement au mois d’avril, les empêchant ainsi d’assurer les paiements des factures auprès des fournisseurs ou encore des différentes charges inhérentes à leur activité. Si des dispositifs bancaires ont été rapidement mis en place pour remédier à cela, nombreux restent sceptiques. Concrètement, si les sociétés qui se portaient bien avant la crise du Coronavirus pourront trouver une oreille attentive pour une avance de trésorerie, celles déjà en difficulté auront en revanche toutes les peines du monde à pouvoir recourir aux prêts garantis par l’Etat. 

Pour 58 % des entreprises sondées par la chambre, elles estiment qu’il y a un risque de perte de clientèle, 65 % redoutent une fermeture ou une cessation d’activité alors que « si le confinement devait perdurer, 45% des entreprises auraient recours au chômage partiel, notamment dans celles qui l’ont appliqué dès le début de l’épidémie ».

Autant de problématiques qui entachent sérieusement le moral des patrons notamment pour ce qui est de la sortie de crise. Ainsi, 19 % des professionnels se disent « très pessimistes » et 38 % « pessimistes » pour leur avenir une fois l’épidémie vaincue, malgré toutes les aides mises en place par le gouvernement et à une moindre échelle par les collectivités territoriales. 

Fiscalité : report ou exonération ?

Un grand blues qui semble selon la chambre de commerce bien plus marqué dans les Pyrénées-Orientales qu’ailleurs en France. Et pour cause, sur les 704 entreprises accompagnées dans le cadre de la cellule de crise Covid-19, 81 % sont des TPE avec généralement moins de 5 salariés. « La première demande auprès de la CCI est une recherche d’informations, mais on retrouve dans 20 % des cas des précisions sur le fonds de solidarité de 1 500 € », détaille-t-on du côté de la chambre. Une aide mensuelle davantage plébiscitée que le chômage partiel puisque 59 % des 8 000 professionnels interrogés affirment qu’ils envisagent de recourir à ce fond. 

Enfin, le report des échéances sociales et fiscales est la mesure la plus plébiscitée par les chefs d’entreprise : 61 % l’ont demandé ou l’envisagent sérieusement. « Nombreux demandent l’exonération totale de ces charges », confie la chambre qui milite dans ce sens notamment auprès des maires et présidents de communauté urbaine afin que la fiscalité locale prenne en compte toutes ces difficultés rencontrées par les forces économiques. 

Source sur l’indépendant

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