

A peine BA.5 est-il devenu majoritaire que le probable prochain variant majoritaire a été repéré en Inde. Voici ce qu’il faut savoir.
Voix incontournable de la communauté scientifique depuis le début de la pandémie de Covid-19, Eric Topol, cardiologue, généticien et chercheur américain en médecine numérique, a qualifié, il y a quelques jours le sous-variant BA.5 de « pire version du virus jamais vue ». Mais déjà, son qualificatif pourrait être obsolète. Le même Eric Topol s’est fait le relais, ce lundi 4 juillet, de l’inquiétude de scientifiques impliqués dans la détection de ces variants ou sous-variants qui ne cessent de prolonger la pandémie.
Et cette fois-ci encore, l’alerte vient d’Inde où le sous-variant d’Omicron BA.2.75 a été détecté et il inquiète à plusieurs titres.
BA.2.75 Maybe the new lineage to worry about? I don’t like the observed mutations.
Before we are done with the BA.5 wave we might already have to prepare for the next. Let’s take a closer look.
1/ pic.twitter.com/Y8TMf1zCbn— Ulrich Elling (@EllingUlrich) July 3, 2022
8 mutations sur la protéine de pointe
Ce qui inquiète, ce sont surtout ses 8 nouvelles mutations sur la protéine de pointe, celle qui facilite la transmission du virus. Ainsi, BA.2.75 se signalerait par une capacité inédite à infecter des personnes déjà infectées ou vaccinées. Elle serait nettement supérieure à BA.5 alors même que le variant responsable de la 7ème vague en France l’était nettement plus que les autres versions du virus.
Le sous-variant BA.2.75 a été essentiellement détecté en Inde, dans le Maharashtra, le Karnataka et le Jammu-et-Cachemire, selon les données téléchargées sur Nextstrain, une plateforme open source de données génomiques. Dans le monde, d’autres échantillons ont été détectés, notamment en Australie, en Allemagne, au Canada et en Nouvelle-Zélande.
Thomas Peacock, autre scientifique (de l’Imperial College of London) toujours à la pointe sur l’évolution de la pandémie, a déclaré sur Twitter que BA.2.75 devait être « gardé à l’œil » notamment en raison des mutations « G446S » et « R493Q » qui sont particulièrement préoccupantes.
Surveillence minded folks – worth keeping a close eye on BA.2.75 – lots of spike mutations, probable second generation variant, apparent rapid growth and wide geographical spread…https://t.co/sY0edKoQHX
— Tom Peacock (@PeacockFlu) June 30, 2022
Moins de formes graves?
Ces mutations entraînent des changements significatifs dans la structure de la protéine de pointe. C’est ce qui fait que ce sous-variant échappe particulièrement aux anticorps produits lors d’une infection ou de la vaccination.
Si les données manquent encore sur ce sous-variant BA.2.75, plusieurs scientifiques indiquent qu’il serait peu probable qu’il provoque des infections graves. Et cela notamment « grâce » à cette mutation G446S dont on sait qu’elle est mieux reconnue par les lymphocytes T, ces cellules tueuses de virus.
La mauvaise nouvelle avec BA.2.75 serait donc qu’il y aurait toujours de plus de personnes infectées et réinfectées mais avec encore moins de formes graves… Les données des prochaines semaines seront essentielles pour confirmer ces premiers éléments sur un sous-variant qui n’a pas fini de faire parler de lui.