
Si l’Ile-de-France, et surtout Paris, ont perdu bon nombre d’habitants à l’heure du confinement, le 17 mars dernier, la région Occitanie, elle, en a gagné. Près de 265 000 résidents supplémentaires permettent de passer provisoirement la barre des 6 millions d’habitants. Ce solde positif global révèle toutefois des inégalités territoriales et des départements, comme celui des Pyrénées-Orientales, ont au contraire perdu des résidents. Explications.
C’est avec l’aide de l’opérateur de téléphonie mobile Orange que l’Insee a dressé cette cartographie d’une Occitanie désormais plus peuplée à la faveur du confinement. Un phénomène qui n’est toutefois pas uniforme sur le territoire régional.

264 142 habitants supplémentaires
« Connaître la population présente dans chaque département depuis la mise en place du confinement peut être crucial pour organiser la réponse sanitaire », explique Caroline Jamet, de l’Insee. L’Institut des statistiques a mené cette étude avec l’opérateur Orange et ses données de téléphonie mobile. Une « étude inédite qui permet de préciser la population présente dans chacun des départements d’Occitanie ». Où l’on découvre qu’elle a connu des départs : 125 000 personnes sont retournées dans leur région d’origine ou ont rejoint d’autres régions, 55 000 étrangers ont aussi quitté le territoire régional. Côté arrivées, environ 130 000 résidents habituels, comme les étudiants par exemple, sont (re) venus s’installer en Occitanie à l’annonce du confinement. Le solde de population de la région a évolué à la hausse par rapport au dernier recensement de janvier 2020. La région a « gagné » précisément 264 142 résidents, sa population confinée est ainsi portée au-delà des 6 millions, à 6 189 000. Mais tous les départements n’en « profitent » pas de la même manière. « Les mouvements qui ont accompagné l’annonce du confinement sont assez différents selon les départements », note l’Insee Occitanie (lire notre infographie).
Les Pyrénées-Orientales perdent 3 % de population, l’Aude gagne 1 %
Les Pyrénées-Orientales perdent même des habitants, à – 3 % de leur population entre le 1er janvier et le 17 mars, début du confinement en France. Une chute de population partagée par trois autres départements (les Hautes-Pyrénées à – 9 %, la Haute-Garonne à – 4 %, l’Hérault à – 2 %) que l’Insee explique par « la fermeture des stations de ski dans les deux départements pyrénéens » et « le départ de nombreux étudiants qui ont rejoint leur famille, y compris parmi eux des étudiants étrangers » pour les métropoles Montpellier et Toulouse.
+ 6 % dans le Gers et le Lot, le bonheur (même) confiné est dans le pré
Sauf ces quatre exceptions, tous les départements de la région gagnent des habitants avec le confinement, à l’image de l’Aude avec + 1 %. Suivant le principe des vases communicants, ce sont notamment les étudiants inscrits à Toulouse et Montpellier qui seraient ainsi rentrés « chez eux », selon l’Insee, « ayant conservé comme adresse pour leur abonnement de téléphone mobile, l’adresse de leurs parents ». Quant au fier + 6 % dans le Gers et le Lot, point de mystère. Ces deux départements connaissent bien « des mouvements liés à la venue de personnes résidant habituellement ailleurs, ainsi qu’un départ modéré d’étrangers, note l’Insee. (Au vu du) nombre important de résidences secondaires dans le Gers et le Lot : des Franciliens (11 à 12 % des Parisiens ont quitté Paris) ont pu rejoindre leur résidence secondaire dans ces départements ».
Il faut croire que même confiné, le bonheur est dans le pré.