

L’appel du ministre aux bonnes volontés pour venir épauler les agricultures locales a été entendu. Témoignage d’une jeune de Baixas qui n’a pas hésité à s’engager.
Joan, vous avez proposé vos services pour travailler dans l’agriculture, quelles étaient vos motivations?
Quand j’ai appris que les exploitations étaient en manque de bras, je me suis immédiatement proposé. Je savais qu’ici il y aurait un impact local, nous sommes un territoire agricole, cela saute aux yeux maintenant pour ceux qui l’auraient ignoré. Il me semble normal que nous puissions venir en aide à ces professions qui manquent de main-d’œuvre à cause des conditions sanitaires actuelles. Et puis comme beaucoup de gens du département, je suis issu d’une famille d’agriculteurs, c’est une sorte de retour aux sources. Mais c’est aussi une question de solidarité et aussi pour éviter le gaspillage dans certaines filières comme le maraîchage où les productions ne peuvent pas attendre. C’est tout cela, mais certainement pas une question financière, bien que nous soyons rémunérés avec aussi un contrat de travail. D’ailleurs, je crois savoir que les contrats ont été aménagés et allégés côté paperasse pour les personnes volontaires comme nous.
Où avez-vous été embauché?
Je suis de Baixas, un agriculteur local en avait fait la demande, je suis chez lui. Pour nous déplacer, nous avons les autorisations nécessaires. Je me suis fait contrôler à la sortie du village, mais, quand les gendarmes constatent que nous travaillons dans les exploitations, ils sont cool et sympas. Dans l’exploitation il y a les règles d’éloignement en vigueur, du gel hydroalcoolique et le lavage des mains de façon régulière.
En quoi consiste votre travail?
Nous nous occupons de divers travaux de taille, d’entretien et dans quelque temps ce sera pour la récolte des fraises. Je dis « nous » parce que nous sommes quatre volontaires pour l’instant, dont un fonctionnaire de l’agglo de Perpignan avec un diplôme master, dont le poste a été mis au ralenti. En parlant avec eux, je peux vous assurer que nous avons les mêmes motivations de solidarité envers cette profession. Ce qui est étonnant, c’est qu’il est difficile pour l’agriculture de trouver des saisonniers en été, alors qu’aujourd’hui les propositions sont nombreuses. Peut-être un début de prise de conscience des gens. Cette épreuve nous fait aussi comprendre qu’un retour à la terre est nécessaire. Quand tout sera terminé, cela fera aussi réfléchir, je pense, à l’importance de l’agriculture locale et de sa mission de nourrir la population.
Combien de temps serez-vous disponible pour vous consacrer à ce travail agricole?
Je suis responsable d’un site de formation en ligne et d’emploi local. Nous avons mis son activité avec de la formation à distance. Tant que je pourrai rendre service je serai présent.