

L’Assemblée nationale, c’est un peu comme une cour de récréation. Les idées les plus populaires et les mouvements les plus unanimes réussissent souvent sur les slogans les moins intelligents. C’est ce qu’ont démontré, dans un bel ensemble, les députés Nupes, Républicains et Rassemblement national, tous unis pour apporter des restrictions, sans grand intérêt, à la loi d’urgence sanitaire. Mais l’euphorie d’avoir mis en minorité le gouvernement l’a emporté devant tout le reste. Le vieux fond antivax de l’opposition au pass, la responsabilité face à une pandémie ou, surtout, la prudence avec laquelle il faut considérer certaines alliances n’ont pas pesé lourd devant l’idée de réussir un « coup ».
Pour la défense de ces oppositions, on pourrait rappeler, avec justesse, que le macronisme paie ainsi une gestion hypercentralisée de la crise sanitaire qui, de conseil de défense en loi d’urgence sanitaire, a pris ses décisions dans l’ignorance des oppositions. Les trois partis, pourtant, viennent de s’entendre sur un domaine où la démagogie joue le rôle principal. Pour cette raison, le triomphalisme des uns et des autres, chacun s’arrogeant le bénéfice de cette victoire à la Pyrrhus laisse rêveur.