

La suspension des marchés met les apiculteurs professionnels catalans en difficulté pour écouler leurs marchandises.
Pour une majorité des apiculteurs des Pyrénées-Orientales, l’arrêt de la plupart des marchés de proximité se fait ressentir au niveau de leur trésorerie. « Mis à part les quelques collègues qui ont des contrats avec la grande distribution, explique Michel Barcelo président de la coopérative apicole régionale d’Ortaffa, la grande majorité de la profession est très fortement à la peine. L’écoulement des stocks, qui se fait essentiellement en vente directe et sur les marchés, étant réduite presque à zéro, la situation financière de la filière est en danger. »
Comble de malheur, le projet de la coopérative apicole régionale d’Ortaffa qui réunit une douzaine de professionnels du miel, est à l’heure actuelle à l’arrêt. « Nous avons dû interrompre les derniers travaux pour cause de confinement, poursuit son président. Elle devait être opérationnelle en avril, mais cela va être retardé de plusieurs mois. »
Cette coopérative mettra à disposition des professionnels du matériel commun en mutualisant les moyens de conditionnement et d’extraction, ainsi que les réseaux de distribution, en ciblant des marchés différents de la vente directe. Un point important pour l’avenir.
Le président estime toutefois que son rôle et sa pertinence n’en seront que plus forts à la sortie de la crise.
Pour ce qui est du travail dans les ruches, grâce aux dérogations pour travaux agricoles, il peut se poursuivre normalement. Développement des colonies, multiplication des cheptels, travail sur les miels précoces, transhumance, se réalisent sans accrocs. « Les abeilles ne sont pas impactées par le confinement, sourit encore Michel Barcelo, elles poursuivent leur vie et même, il me semble mieux encore que d’habitude. » Philosophe, Michel Barcelo pense également que cette crise actuelle va mettre en avant des principes essentiels, comme celui de l’autonomie alimentaire.