

Le ministère de l’Intérieur va autoriser, à partir du 16 avril, les déplacements exceptionnels pour aller adopter des animaux de compagnie. Il s’agit d’une tolérance, afin de désengorger les refuges, saturés en cette période de confinement. Des règles de protection et de sécurité devront en outre être scrupuleusement respectées. Les structures des P.-O. poussent un « ouf » de soulagement.
Le gouvernement vient d’accéder à la demande de la SPA et d’un collectif d’autres refuges(*) concernant « une dérogation spéciale de sortie en vue d’adopter un animal de compagnie ». Un satisfecit – une tolérance plus exactement – qui sera probablement appliqué dès ce jeudi, dans chaque département, par la DDPP (Direction départementale de la protection des personnes).
A partir du 16 avril donc une nouvelle case pourra être cochée par les futurs adoptants, justifiant ainsi leur déplacement. Une nouvelle qui réjouit évidemment ces trois responsables de refuge animalier.
Sylvie Catala gère la SPA de la route de Prades et résume : « Depuis 1 mois c’est assez compliqué pour nous (elle est secondée par une équipe de 3 bénévoles en alternance, NDLR). Actuellement nous avons une trentaine de chiens et 7 chats à l’adoption, dont 15 réservés sur RV, via notre site. Nous les faisons sortir chaque jour sur le vaste terrain de 6000 m² que la Ville a mis à notre disposition. Je croise les doigts pour que les futurs maîtres puissent venir récupérer leur compagnon. Mais nous n’accueillerons pas plus de 2 personnes à la fois, et sûrement à l’extérieur du refuge ».
Corinne Legrand (Un gîte Une gamelle à Rivesaltes) avait pour sa part pris les devants grâce à une initiative plutôt originale. « Une trentaine de mes petits résidents, chiens et chats confondus, ont été placés depuis 1 mois en famille d’accueil. J’ai créé une page Facebook où les personnes ont pu découvrir photos, vidéos et commentaires sur chaque animal proposé. Elles ont pu les sélectionner selon le profil (taille, âge, race, qualités etc.) correspondant le mieux à leurs critères de choix et m’ont appelée pour prendre RV individuellement. Tout le monde est gagnant : les animaux ont retrouvé un foyer, les familles une boule d’affection; de jeunes chiens ont pu être éduqués par des gens d’expérience, et je croise les doigts pour dépasser les 8 adoptions déjà confirmées. »
Du côté de Céret Marina Pastou, enquêtrice maltraitance, s’occupe, seule, de son refuge situé sous le Pont du Diable. Suspendue au feu vert de la DDPP elle espère simplement que les petits protégés de son arche de Noé (chiens, chats, chevaux, hamsters, lapins, chèvres, agneau et bouc) « retrouveront très vite des maîtres aimants et protecteurs « . Après prise de rendez-vous et de précautions ces derniers devront venir non accompagnés.
Pétition, autorisation et nouvelle procédure
Tout a commencé par l’appel collectif de mouvements et d’associations de défense des animaux qui ont mis en ligne la pétition www.sauvonslesanimaux.org (soutenue par 36 personnalités elle a atteint les 103 000 signatures), pour demander une reprise d’adoptions. Puis la SPA, dont les refuges sont, depuis 1 mois de confinement, arrivés à saturation, a pris le relais, activent le processus auprès du gouvernement.
Dès ce jeudi 16 avril, la nouvelle clause autorisant les futurs adoptants à se déplacer sera indiquée sur l’autorisation de sortie officielle. Toutefois, des règles strictes sont édictées et l’ensemble des refuges qui se conformeront aux critères de ce dispositif (dont prise de rendez-vous et délivrance d’une attestation dématérialisée) sont aussi concernés par la dérogation.
Ils devront suivre la méthodologie suivante : les adoptions se feront sur rendez-vous après un entretien téléphonique; l’espacement entre les RV refuge-adoptant doit être d’au moins une heure; les rendez-vous sont interdits aux personnes âgées de plus de 65 ans; 2 personnes seulement présentes lors de l’adoption : un représentant du refuge et le futur maître, et ces 2 personnes devront être séparées par une distance d’au minimum 1,5 mètre. Sans oublier lavage de mains et port d’un masque obligatoires avant la mise en présence des deux parties.