Souffrant de multi-pathologies chroniques dont un lupus diagnostiqué de longue date et un diabète non stabilisé, le Perpignanais a contracté le coronavirus. Soigné durant dix jours par sa dose habituelle de chloroquine associée à deux comprimés de Cefuroxime 500 Mg, un antibiotique prescrit dans les pneumopathies bactériennes, le quinquagénaire est aujourd’hui en convalescence. 

Pas de chloroquine en automédication. Véritable chat noir pour la médecine, atteint à 50 ans de diabète, d’arthrose et surtout d’un lupus, cette maladie chronique auto-immune qui s’attaque aux cellules de l’organisme et les détruit, Philippe le martèle : la molécule, délivrée uniquement sur ordonnance, nécessite une posologie et un suivi clinique appropriés. L’employé commercial perpignanais alerte en toute connaissance de cause. Durant les premières années de son traitement au long cours par hydroxychloroquine, « les deux comprimés par jour me faisaient de l’effet, du coup j’en ai pris de plus en plus et les poussées cutanées et articulaires ont empiré, j’en ai fait une grosse dépression », confie-t-il, alors obligé d’interrompre la thérapie. Il y revient sans tarder sous les recommandations de son généraliste et du dermatologue qui lui prescrivent à nouveau deux pilules de Plaquénil 200 Mg au quotidien. Un matin et un midi, à avaler pendant les repas.

Rétrospectivement, Philippe s’en félicite. Le 17 mars dernier, « fatigué, fiévreux, pris de toux », il consulte son médecin qui diagnostique le Covid-19. « Il m’a mis sous Cefuroxime 500 Mg pendant dix jours, un antibiotique à prendre avec la chloroquine. Puis, il m’a envoyé au centre Covid de la rue Zamenhof à Perpignan ».  Dès son ouverture, quelques jours plus tard, Philippe est le premier patient à s’y rendre. Les symptômes sont toujours là. Le coronavirus est confirmé, le traitement aussi. « Je n’avais pas trop de difficultés à respirer, mon taux d’oxygénation était un peu bas mais pas alarmant, les praticiens qui mont ausculté m’ont dit de rentrer chez moi avec des consignes strictes de confinement total à respecter. » À la maison, c’est chambre à part pour sa compagne, déménagement provisoire de leur fille de 13 ans envoyée chez une tante, distance barrière de 1,50 m, température à vérifier trois fois par jour et port du masque obligatoire en cas de sortie. « La pharmacie a refusé de m’en délivrer, en insistant j’en ai eu deux, heureusement qu’une amie couturière m’en a fabriqué en tissu car j’avais peur de postillonner partout et de contaminer mes proches. »

Trois boîtes d’avance pour écarter le risque d’une pénurie

Hormis quelques poussées de fièvre à 38,5° signalées aux médecins du centre Covid qui lui téléphonent régulièrement pour surveiller l’évolution de son état de santé, une quinte de toux « limite à appeler les pompiers », et un essoufflement désormais rapide au moindre effort, Philippe ne connaît pas d’autre aggravation. « La chloroquine a été efficace, elle a atténué le coronavirus, elle m’a sauvé d’une forme plus sévère », estime le patient à risques.

Aujourd’hui, il a arrêté l’antibiotique et continue, comme toujours, de prendre le Plaquénil. Sous contrôle médical. Pour lui, c’est analyse de sang obligatoire plus un suivi ophtalmologique et dermatologique rigoureux. « La chloroquine n’est pas à prendre à la légère, le produit est chimique, il soigne des maladies graves, il a des contre-indications dont il faut absolument tenir compte », prévient le Perpignanais. Encore sidéré par la réaction du public qui s’est précipité dans les pharmacies en quête du traitement prôné par le professeur Raoult de Marseille. « J’en ai trois boîtes d’avance et j’ai une consultation à la fin du mois pour renouveler l’ordonnance », se rassure Philippe, préférant écarter le risque d’une pénurie.

Source sur l’indépendant

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