

José Calbano, 57 ans, est patron suppléant de la SNSM à Saint-Cyprien. Ses jours d’astreinte, cet artisan tarn-et-garonnais a choisi, depuis une dizaine d’années, de les passer à bord de l’Alefa, son voilier de 36 pieds. Lorsque le confinement a été décrété, il se trouvait justement au port. Témoignage d’un (vrai) marin, obligé malgré lui de rester à l’ancre.
Depuis 24 jours, le confinement ne le dérange guère. José Calbano aime plus que tout « l’ambiance maritime« , et encore plus « l’esprit des gens de mer« . Ceci expliquant cela, il se réjouit, encore plus en ce moment, de ne pas se retrouver seul coincé entre quatre murs…
« Je suis originaire du Tarn-et-Garonne et c’est en passant régulièrement des vacances sur le littoral catalan que je me suis pris d’affection pour le port de Saint-Cyp, confie-t–il. Ce fut l’opportunité de pouvoir choisir, lorsque j’ai intégré la SNSM, entre un appartement et un bateau. Ma décision a été vite prise. Depuis 3 ans ce Beneteau de 36 pieds (4 mètres de large, 11 mètres de long) est devenu ma maison, au sens réel du terme (d’où le confinement, pour lui aussi obligatoire).C’est mon troisième voilier. »
Solidarité entre voisins et gens de mer
Il poursuit : « Le gros avantage aussi de vivre sur l’eau est que l’on y trouve une entraide, une solidarité et une convivialité comme nulle part ailleurs. Entre voisins de ponton – une douzaine de personnes résident au port à l’année, en solitaire ou en couple – on n’hésite pas, si besoin est, à échanger des conseils ou à se rendre de petits services. En outre, mon mouillage est situé à 10 mn de la vedette de la SNSM, ce qui fait que lorsque je suis appelé pour partir sur une opération durant mes jours d’astreinte, je peux rejoindre très rapidement mes coéquipiers ».
José, hyper organisé, n’oublie pas qu’il est seul maître à bord. « Je ne m’ennuie jamais« , reconnaît-il, même en ces temps difficiles. « J’ai appris à évoluer dans un espace certes bien aménagé, fonctionnel, mais restreint. Quand je ne suis pas en mission, je lis, j’écoute de la musique, regarde des vidéos et entretiens mon bateau. Pas question, pour l’instant, de larguer les amarres, mais j’ai de quoi largement occuper mes journées. »
Pour les denrées de première nécessité il va, à pied, jusqu’à la supérette la plus proche et se déplace en voiture en cas de gros marché. « Nous vivons une période anxiogène, mais dans la cabine de l’Alefa j’ai l’impression d’être dans une bulle. Et tant que j’aurai la carcasse solide, je m’y sentirai en sécurité « .