

« Les récentes épidémies sont en quelque sorte l’aboutissement d’années d’avertissements qui ont été ignorés », affirment les scientifiques africains.
Les cas de Monkeypox se déclarent aux quatre coins du monde. Si l’éclosion soudaine du virus a de quoi étonner la communauté scientifique étant donné la transmissibilité « difficile » de la maladie, d’autres pestent. C’est notamment le cas des scientifiques africains qui affirment que leurs avertissements n’ont pas été entendus par les autorités internationales.
Dans un reportage édifiant paru ce lundi sur leur site internet, nos confrères de CBC News, plus grand diffuseur au Canada, affirment même que ces « avertissements ont été ignorés ».
Jugez plutôt : 2 800 cas de variole du singe signalés en 2018, près de 3 800 l’année suivante et près de 6 300 cas en 2020 dont 229 décès. Et tout ça rien qu’en République démocratique du Congo.
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« L’aboutissement d’années d’avertissements qui ont été ignorés »
« Les récentes épidémies sont en quelque sorte l’aboutissement d’années d’avertissements qui ont été ignorés », va même jusqu’à déclarer le Docteur Boghuma Titanji, scientifique et médecin spécialiste des maladies infectieuses à l’Université Emory d’Atlanta, originaire du Cameroun. « Parce que malheureusement, le Monkeypox est une maladie qui a traditionnellement provoqué des épidémies en Afrique – et généralement dans des régions très reculées d’Afrique – et affectant des populations dont le monde ne se soucie pas toujours ».
En 2010 déjà, un article paru sur pnas.oreg, revue officielle de l’Académie des Sciences des Etats-Unis, pointait du doigt l’« augmentation majeure de l’incidence du Monkeypox humain 30 ans après l’arrêt des campagnes de vaccination contre la variole en République démocratique du Congo ».
« Plus nous nous éloignons du vaccin contre la variole, plus il est probable que le Monkeypox commence à se propager », a déclaré pour sa part Docteur Oyewale Tomori, un virologue nigérian membre du conseil d’administration du Global Virome Project et ancien président de l’Académie nigériane des sciences. « Nous disons cela depuis un certain temps. Maintenant, nos craintes se confirment ».
For years, African scientists tracked a rise in #monkeypox cases, all while cross-protection from smallpox vaccinations waned. So it wasn’t a surprise when the virus began to spread — and some warn the world should expect more outbreaks.
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— Lauren Pelley (@LaurenPelley) June 1, 2022